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MODES DE VIE : Tabous et homosexualité

baignade indienne

On porte son sari même pour la baignade

photo Syromaniac

Les rapports entre hommes et femmes se limitent essentiellement au cadre familial. Les relations sexuelles pré maritales s’avèrent rares, car le tabou de la virginité demeure encore tout puissant. Avec la croissance économique que connaît l'Inde, de plus en plus de couples bourgeois adoptent les mœurs occidentales, fréquentant les clubs et s'invitant mutuellement (les adultères et divorces s'accroissent), mais pour la grande majorité, qui vivent en milieu rural ou dans des petites villes, la séparation des sexes constitue la norme. Les femmes demeurent la plupart du temps au foyer et ne sortent que pour effectuer des emplettes, se rendre au temple ou voir des proches. Elles reçoivent des étrangers que dans le cadre familial seulement. Une femme seule à la campagne est considérée comme facile. Il est impossible d’habiter seul dans un village sans s'attirer des remarques humiliantes. Les maîtresses d'école, les infirmières s’installent, si elles sont célibataires, avec une vieille tante ou une cousine pour éviter les commérages.


L'homosexualité existe en Inde comme partout, particulièrement parmi les collégiens et adolescents, sevrés de présence féminine. Ces liaisons sont extrêmement discrètes, en raison des tabous existants. Entre amis ou membres de même sexe d'une famille, les contacts physiques sont quasi constants. La promiscuité, dans un contexte de pauvreté, fait en sorte que les femmes dorment souvent entre elles quand elles possèdent des enfants en bas âge, et les hommes entre eux. Il n'est pas rare que des garçons et des fillettes de dix ou douze ans partagent encore le lit de leurs aînées. De là naît une grande familiarité avec le contact physique entre sœurs, cousines, tantes et amies sans que cela soit le signe d'une homosexualité déclarée. Mais du fait même de cette promiscuité nocturne, des liens plus sensuels se développent parfois. On sait que certaines tantes établissent des rapports amoureux intenses avec leurs nièces qui peuvent représenter un obstacle majeur à l'approche du mariage de la jeune fille. L’homosexualité est interdite en Inde en vertu d’une loi datant de l’époque britannique. Tout récemment, cette interdiction a été levée sur le territoire de Delhi et l’on s’attend à ce que les états de l’union indienne suivent l’exemple.


hijras

Hijras

photo rahulducca

Une autre catégorie d'homosexuels, les hijras, n'a aucune hésitation à s'afficher publiquement. Cette caste d'eunuques faisait autrefois partie de la noblesse et vivait à la cour des empereurs moghols. Déchus aujourd'hui de leur statut, ils suscitent la raillerie sur leur passage, mais sont à la fois craints et méprisés par les Indiens. Ils s'habillent en femmes, portent des prénoms féminins et habitent en groupe sous la férule de leur guru, vénéré comme une mère. Ils chantent et dansent lors des mariages, subsistent de mendicité et se prostituent. Ces marginaux mènent une vie secrète, possédant leur propre organisation très hiérarchisée et leur jargon. Vous pourrez les rencontrer au beau milieu de vos voyages en train. Ils annoncent leurs passages pour mendier en claquant bruyamment des mains.