Outre les dieux et humains, des personnages intermédiaires habitent les récits mythologiques hindous.
Ramana Maharshi
photo Aki-108
-Les Rishis. On donne le nom de Rishi aux grands sages qui ont vu les Vérités fondamentales et les ont exprimées dans les Écritures sacrées, particulièrement les Védas. C’est aussi un titre honorifique attribué aux guides spirituels existants ou décédés, par exemple Ramana Maharshi (grand rishi). Dans les récits mythologiques, ils peuvent désigner des êtres semi-divins accompagnant les grands dieux. Si on laisse de côté les imposteurs, les véritables rishis se trouvent ceux qui sont parvenus à un plan de conscience supérieure à celui sur lequel vivent les dieux.
-Les Nagas. On retrouve un peu partout en Inde des stèles représentant des serpents (souvent des cobras), en particulier aux pieds des arbres. Ce sont les nagas. La reine ou mère des serpents dans la mythologie hindoue se nomme Manasa, considérée comme une déesse bienfaisante, vers qui se tournent surtout les femmes stériles qui désirent avoir un enfant. Les nagas (serpents) jouent dans les mythes un rôle considérable et ambivalent, tantôt ils s’opposent aux hommes et à certains dieux, tantôt ils viennent à leur secours. Ils habitent le monde souterrain dont ils gardent les trésors. Par extension, ils représentent les gardiens des vérités spirituelles qu’ils défendent contre ceux qui veulent s’en emparer sans en être digne, mais aident ceux qui le méritent à s’en approprier.
Vishnou est parfois représenté sur un serpent à la surface de l’eau entre ses incarnations successives. Ganesh s’est façonné une ceinture avec un serpent. Shiva porte en collier des nagas comme certains autres dieux.
Nagas au pied d'un arbre
photo Richard Meury
-Les Asuras. Face aux êtres divins s’opposent les asuras, entités démoniaques qui entravent la progression spirituelle des individus et de l’univers. On les appelle parfois les danavas, daïtas, etc., il en existe un grand nombre de catégories différentes plus ou moins spécialisées. Ils symbolisent la contrepartie indispensable des forces divines, nés en même temps que l’univers et disparaîtront seulement avec lui. La mythologie consiste essentiellement en un récit des luttes entre les asuras et les dieux. Ces derniers l’emportent perpétuellement, mais non sans peine et jamais définitivement. Les asuras dont Vishnou triomphe renaissent sous d’autres formes dans ses incarnations successives. Les asuras se veulent des êtres pieux, qui pour conserver leur pouvoir se livrent à de puissantes austérités et possèdent même des prêtres officiants. Ravana, l’ennemi de Rama s’était soumis pendant dix mille ans au panchâgnitapas, la tête en bas et les pieds en l’air. Après l’avoir tué, Rama fit son éloge lors de ses funérailles. Ils ne sont donc ni méprisables ni haïssables, peuvent être habités par une âme qui a choisi cette incarnation pour expier son karma ou profiter de la présence des dieux.
-Les ghandarvas. Ils
n’équivalent pas à des asuras, mais s’allient quelquefois à eux. Ce
sont
les musiciens célestes qui, comme les apsaras
(nymphes célestes), sont
représentés dans le ciel au- dessus des dieux incarnés. Ils dansent,
chantent et jouent pour la joie des dieux et tiennent lieu d’habiles
médecins. Parfois, embusqués sur des palmiers, ils se jettent sur les
humains et pénètrent en eux, et il est alors difficile de les exorciser.
Les ganas ou pramathas. Ils
sont au service de Shiva et dirigés par Ganesh et son frère Skanda. Ils
n’en possèdent pas moins une action déplaisante et symbolisent les
tourments qu’entraîne pour nous la conscience de la multiplicité. Les
râkshasas incarnent des êtres
exclusivement démoniaques représentés
sous des apparences terrifiantes ayant la réputation de se nourrir de
chair vivante même humaine. Ils font figure d’ennemis puissants et
impitoyables et certains d’entre eux s’allient avec des hommes. Ils
correspondent à des aspirations très basses, qui conduisent
généralement l’individu à sa perte, mais peuvent être
exceptionnellement sublimées ou déviées, et ainsi utilement employées.