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SPIRITUALITÉ : Notions de base

Introduction

Sadhu

Sadhu

photo Ranveig

L’hindouisme, qui porte le nom de Sanâtana-dharma en sanskrit, origine d’une tradition orale remontant à la civilisation de l’Indus. Il est pratiqué par près de 80 % de la population indienne. Il a considérablement évolué au cours du temps, compte de nombreuses écoles et d’innombrables pratiques. Nous nous en tiendrons dans les prochaines rubriques aux aspects qui concernent la majorité des habitants de l’Inde actuelle.


On ne peut définir la spiritualité hindoue comme une religion au sens occidental du terme avec un Dieu, une doctrine centrale, un prophète et un groupe sacerdotal détenant l'exclusivité d'interprétation d’un livre sacré. Même les concepts de monothéisme et polythéisme s'appliquent difficilement à l'hindouisme. S'il y a des milliers de dieux, donc un système polythéiste en théorie, ils ne sont pas à l’origine de l’univers, mais y jouent des rôles très spécifiques dans la création. La plupart se retrouvent même avec un statut inférieur aux Rishis, grands sages humains instigateurs des textes sacrés. Brahman, la réalité ultime, l'Un, est sans formes, éternel et la source de toute existence. Il tient lieu d'Absolu, sans attributs ni caractéristiques personnelles. Brahman représente en quelque sorte un monothéisme absolu. Les dieux du panthéon hindou émanent donc de Brahman et possèdent eux, des particularités bien définies.

Pour l'hindou, la spiritualité est moins affaire d'adhésion à des doctrines de croyances qu'un vécu direct avec le divin. Sa vie, de la naissance à la mort, est ponctuée de rituels et de prescriptions précises pour presque toutes les circonstances. Plus la personne appartient à une caste élevée, plus les obligations sont nombreuses.

 

Nataraj

Nataraja (danse de Shiva)

photo Mr.Ducke

Les notions de base

Le cycle des réincarnations (samsara) entraine les âmes à se réincarner jusqu'à l'obtention de la libération, moksha, qui peut se définir comme l'intégration ou la reconnaissance par l'homme de sa nature divine (atman). Vivant dans l'ignorance de son essence réelle, l’être humain est soumis à la loi du karma (action-réaction) qui fixe les conditions de sa renaissance et donc sa situation actuelle dans la société. Le dharma, loi qui régit le monde pour préserver l'ordre cosmique, prend le sens de règle morale au niveau individuel, et enjoint à l'homme d'agir conformément à sa nature, déterminée par sa caste, son sexe, son âge, son époque et ses aspirations spirituelles.

 

Il existe plusieurs voies pour atteindre moksha. Pour la grande majorité des hindous, cette voie consistera à observer scrupuleusement les rituels quotidiens et les rites d'initiation. Il vivra une vie honnête selon les préceptes de sa caste. Cette conformité lui assurera une meilleure renaissance. Le voyageur de l'Inde sera donc témoin de l'accomplissement d'innombrables pujas (rituels d'offrande aux dieux) dans les temples et lieux sacrés de l'Inde.

Une autre approche consiste à la dévotion totale envers un dieu, la plupart du temps Vishnou, Krishna ou Shiva. C'est la démarche des sadhu ou renonçant, vivant exclusivement de dons. Couvert d'une robe couleur safran, on les retrouve le plus souvent près des lieux de culte en Inde. Beaucoup, pour ne pas dire la majorité, n’incarnent plus aujourd'hui que de simples mendiants. Une troisième voie est celle dite de la connaissance, traditionnellement réservée aux hautes castes. Au cours des siècles, l'Inde a vu éclore sur son territoire de nombreuses philosophies ou écoles, ayant souvent pour origine un grand maître spirituel. Le Samkya, le Védanta et le Trikka (Shivaisme du Cachemire) sont des écoles bien établies. Les textes de la rubrique Spiritualité ont largement fait appel aux ouvrages de feu l'indianiste Jean Herbert (1897,1980) pour mettre en lumière des notions essentielles de l'hindouisme.

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